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J’ai eu une fois l’occasion d’effectuer une mission d’interprétariat à Dorofi, petite bourgade située au Nigéria, juste à côté de la frontière avec le Cameroun. Et j’ai été frappé par les similitudes que présentaient les personnes vivant des deux côtés de la frontière. Ils partageaient la même culture, les mêmes traditions, la même histoire, les mêmes superstitions… mais avaient besoin de quelqu’un venant de plusieurs centaines de kilomètres au-delà pour communiquer entre eux.
Comme plusieurs autres peuples, ils avaient été séparés par la colonisation, qui avait créé des Fulani francophones d’un côté de la frontière et des Fulani anglophones de l’autre. Au cours de la réunion, un échange de haut niveau entre les responsables de sécurité des deux côtés, j’avais envie de leur crier que vous êtes tous pareils et que c’est dommage que vous ayez besoin d’un étranger pour vous parler.
Malheureusement, des Dorofi comme ça il y en partout à travers le monde. Il suffit de faire un tour à la frontière irlandaise ou à la frontière franco espagnole pour croiser de nombreux peuples frères qui ont été séparés par des frontières physiques et linguistiques et qui n’arrivent plus à dialoguer.
Dorofi Translations est donc ma façon à moi de dire au monde que nous sommes tous pareils : nous respirons tous le même air, dormons en faisant les mêmes rêves, dansons les mêmes rythmes, rions et pleurons pour les mêmes choses, mais les barrières linguistiques nous empêchent de voir à quel point nous sommes proches les uns des autres.
Mon souhait est donc que cette agence contribue, à son petit niveau, à faire du monde un petit village, un village où la langue ne nous empêche plus de nous voir comme des frères et sœurs que nous sommes.